Chaque jour, des milliers de résidents d’Ottawa marchent et roulent dans les rues de la ville. Pas besoin de regarder bien loin pour constater que les artères grouillent de vie. En revanche, on ne voit pas ce qui se passe à quelques pouces sous le béton et l’asphalte : la chambre des secrets d’Hydro Ottawa grouille aussi à sa façon.
Vous avez fort probablement déjà marché sur la « porte » de ces chambres et savez sans doute de quoi il s’agit : de grands couvercles ronds en fer portant le nom « Hydro Ottawa », situés le plus souvent le long des trottoirs ou à proximité des immeubles. Sous ces couvercles de puits d’accès (communément appelés « trous d’homme ») se trouve un vaste réseau d’infrastructures et de câbles souterrains qui acheminent l’électricité aux résidences et aux entreprises.
Pour lever le voile sur le mystère qui se cache sous ces couvercles d’Hydro Ottawa, voyons pourquoi les puits d’accès existent, comment ils sont conçus, les dangers qui planent dans ces « chambres fortes » et les mythes qui circulent à leur sujet.
Pourquoi sous terre?
Il est très avantageux d’enfouir des réseaux électriques dans le sol. D’abord, ils se trouvent ainsi à l’abri des dommages possibles que pourraient causer les êtres humains, les intempéries et les animaux. Les installations souterraines contribuent à accroître la fiabilité du service d’électricité et à réduire les risques pour la sécurité de la population. Ensuite, l’enfouissement de ces systèmes élimine le recours à des lignes de distribution aériennes, désagréables pour l’œil, mais qui peuvent aussi constituer une nuisance dans les secteurs à densité élevée. Bien que les infrastructures électriques souterraines soient souvent privilégiées pour ces raisons, elles exigent une bonne dose de prévoyance et de planification de la part de la Ville. En effet, elles nécessitent des travaux d’excavation pouvant être invasifs et coûteux, dépendamment du degré de développement d’un quartier donné. À l’heure actuelle, 54 % du réseau électrique d’Ottawa est souterrain, tandis que 46 % du service d’électricité est distribué par des lignes aériennes.
Une conception complexe
Sous les quelque 4 121 couvercles d’Hydro Ottawa se trouvent des chambres qui relient de vastes conduites et postes électriques, lesquels acheminent le courant à des clients dans divers secteurs de la ville. Qu’abritent ces conduites? Plus de 3 000 kilomètres de câbles de diverses tensions et compositions. Qu’il s’agisse de transport secondaire, de distribution ou de transformation d’électricité, les chambres souterraines permettent à nos équipes d’installer de nouvelles infrastructures et de réparer, mettre à niveau et remplacer des câbles qui sont endommagés ou qui ont atteint la fin de leur vie utile. Les couvercles donnent accès à une grande partie de notre réseau d’électricité – tout en le protégeant –, particulièrement dans le centre-ville d’Ottawa.
Une descente périlleuse
L’un des plus grands risques que représentent les puits d’accès est la qualité de l’air, qui peut être nocive pour l’être humain. Les émanations provenant des gaz d’échappement, des fuites de gaz et des matières organiques en décomposition peuvent rendre les chambres dangereuses. Pour cette raison, nos techniciens prennent des échantillons d’air avant d’entrer dans un puits d’accès et vérifient continuellement la qualité de l’air pendant qu’ils sont à l’intérieur; il en va de leur santé et de leur sécurité. Ils utilisent également un ventilateur mécanique pour faire entrer de l’air frais de l’extérieur jusque dans la chambre. Nos équipes sont formées pour ces conditions complexes et s’entraînent régulièrement à pratiquer des techniques de sauvetage au cas où un collègue se blesserait ou perdrait conscience en réalisant des travaux dans la chambre.
Des mythes répandus
Compte tenu de la nature mystérieuse des réseaux souterrains, il n’est pas étonnant que plusieurs idées fausses circulent à leur sujet. L’une d’entre elles veut que les puits d’accès fassent partie du réseau d’égouts. Comme l’eau et l’électricité ne font pas bon ménage, les conduites ne sont aucunement reliées, même si les deux réseaux sont souterrains. Une question que nos équipes se font souvent poser : « Est-ce qu’il y a des rats là-dedans? » Heureusement, il est extrêmement rare que nos employés tombent nez à nez avec des rongeurs ou d’autres petits animaux sauvages. En revanche, ils savent très bien que les émanations nocives sont en train de leur monter à la tête lorsqu’ils se mettent à voir des Tortues Ninja…
La prochaine fois que vous vous promenez en ville, jetez un coup d’œil par terre! Combien de couvercles d’Hydro Ottawa pourrez-vous compter, surtout au centre-ville? Quel que soit le nombre, nous espérons que ces faits amusants jetteront un éclairage nouveau sur l’univers électrique souterrain qui se dérobe sagement aux regards.