La COVID-19 a grandement perturbé la vie quotidienne de la plupart des Canadiens et elle nous a enseigné l’importance de prendre soin de notre santé mentale.
D’après l’Enquête sur la COVID-19 et la santé mentale, réalisée par Statistique Canada en collaboration avec l’Agence de la santé publique du Canada, un adulte Canadien sur cinq (18 ans ou plus) a eu un dépistage positif pour au moins un des trois troubles de santé mentale évalués, à savoir le trouble dépressif majeur, le trouble d’anxiété généralisée et le trouble de stress post-traumatique. Dans le groupe de 18 à 24 ans, la proportion était trois fois plus élevée, ce qui met en évidence la nécessité d’un soutien en santé mentale pour les jeunes.
Fort heureusement, Le Royal change la donne. Cela fait plus de 100 ans que cet établissement offre des soins de santé à la collectivité. Depuis 2006, il vient en aide expressément à des personnes aux prises avec une maladie mentale complexe et persistante et intervient ainsi chaque année auprès d’environ 62 000 patients et de leur famille.
Que vous soyez vous-même atteint d’un trouble de santé mentale ou qu’un de vos amis ou un membre de votre famille le soit, vous n’êtes pas seul. Bien souvent, la première étape pour se sentir mieux consiste à obtenir de l’aide.
« Tournez-vous vers une personne en qui vous avez confiance – un membre de votre famille, un ami, un entraîneur, un enseignant ou un intervenant d’une ligne d’écoute téléphonique – pour avoir votre première conversation à ce sujet, affirme Kayla Villalta, ancienne patiente du Royal et militante pour la santé mentale des jeunes. Le premier pas est souvent le plus difficile, mais il y a toujours quelqu’un qui est prêt à écouter. Et on peut voir la lumière au bout du tunnel. »
D’après Le Royal, plus de la moitié des cas de dépression chez les adultes sont apparus avant l’âge de 14 ans et plus de 70 % des adultes souffrant de dépression déclarent avoir eu des symptômes dès l’âge de 18 ans.
« Hélas, plusieurs troubles de santé mentale majeurs commencent parfois à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, explique la Dre Gail Beck, directrice clinique du Programme de psychiatrie pour les jeunes au Royal et responsable clinique de la mise en œuvre des services ambulatoires offerts aux jeunes par l’établissement. Ces jeunes en sont encore à se faire des amis et à établir d’autres relations importantes. Ils doivent gérer les émotions liées au fait qu’ils deviennent des adultes et composer avec de nombreuses transitions – entrer à l’école secondaire puis dans un établissement postsecondaire, quitter le foyer familial pour la première fois, etc. Si l’on ajoute à cela un diagnostic de santé mentale, il devient soudainement plus difficile de faire face à la situation. »
Ce fut le cas pour Kayla, qui a ressenti les premiers sentiments de dépression à l’âge d’environ 12 ans. Elle a toutefois attendu deux ans avant de demander de l’aide. À 14 ans, elle adoptait des comportements nuisibles.
Au Canada, le taux de suicide chez les jeunes comptes parmi les plus élevés du monde industrialisé – il représente 24 % des décès dans le groupe de 15 à 24 ans.
« La dépression est une maladie au même titre que les maladies cardiaques ou le cancer, explique le Dr Zachary Kaminsky, titulaire de la Chaire de recherche DIFD et Mach-Gaensslen sur la prévention du suicide au Royal. La santé mentale n’est pas seulement “dans la tête”. Et il ne s’agit pas d’un problème dont on peut venir à bout seul. Mieux nous comprendrons la biologie de la santé mentale et du suicide, plus ces nouvelles connaissances nous aideront à combattre les préjugés qui entourent le suicide et plus cela encouragera les gens à demander de l’aide ».
Kayla a eu la chance qu’une amie remarque ses comportements et se dise inquiète pour sa sécurité. Il n’en fallait pas plus pour que Kayla fasse un premier pas en parlant à son amie et en se confiant à sa famille. Aucun des membres de sa famille ne souffrait de dépression ou d’anxiété et ne pouvait pleinement saisir ce qu’elle vivait, mais ils l’ont tous soutenue. Ils l’ont emmenée voir leur médecin de famille, qui l’a aiguillée vers Le Royal, où elle a participé pendant son adolescence à des programmes s’adressant aux patients hospitalisés et aux patients externes.
Après avoir obtenu un diplôme en service social au Collège Algonquin, Kayla étudie maintenant au baccalauréat en travail social autochtone à l’Université Laurentienne. En parallèle, en plus de travailler à temps plein au sein d’un organisme qui vient en aide à des clients ayant des besoins spéciaux, elle continue de recueillir des fonds pour les programmes de soutien en santé mentale pour les jeunes et de faire connaître ces services.
« Le Royal a complètement changé ma vie, s’exclame Kayla. J’ai encore des problèmes de santé mentale et j’ai récemment reçu un diagnostic de trouble bipolaire, qui a représenté un énorme changement. Ce qui est différent maintenant, c’est que je suis en mesure d’utiliser les techniques d’adaptation que j’ai apprises au Royal. Ces compétences ont transformé ma vie et elles continuent de m’aider aujourd’hui. »
Ce qui ressort du parcours de Kayla en matière de santé mentale, ce sont les liens qu’elle a noués avec d’autres jeunes au Royal. Que ce soit dans le cadre des thérapies de groupe ou des sorties ou autres activités de groupe, elle a constaté que d’autres personnes vivaient les mêmes expériences et avaient les mêmes réflexions et sentiments qu’elle et pouvaient comprendre sa situation. Ce fut un aspect déterminant. « Cela m’a donné espoir et a suscité un véritable sentiment d’appartenance », se rappelle Kayla.
Kayla a observé un autre changement, soit l’évolution rapide des préjugés entourant la santé mentale : « La première fois que j’ai demandé de l’aide à l’école secondaire, il y a plus de dix ans, j’avais honte de ce qui m’arrivait. Mais, au cours des six années qui se sont écoulées depuis que j’ai terminé mes études secondaires, j’ai l’impression qu’il y a eu un virage à 180 degrés et que les gens sont plus ouverts d’esprit, plus accueillants et mieux disposés à parler de santé mentale. »
Le sentiment de honte qui entoure la maladie mentale et le suicide continue de s’estomper – à preuve, de plus en plus de personnes demandent de l’aide pour faire face à la dépression et à d’autres troubles connexes. Toutefois, comme bien des gens ne réagissent pas bien aux traitements actuellement offerts, les stratégies de prévention précoce constituent une priorité importante pour Le Royal.
« Il est primordial que les jeunes aient accès à des programmes de santé mentale adaptés à leurs besoins, insiste Kayla. Plus tôt ils apprennent des stratégies d’adaptation, mieux ils se porteront de façon générale. Et ils pourront ensuite utiliser ces stratégies tout au long de leur vie dans toute situation. »
D’après la Dre Beck, il ne fait aucun doute que les répercussions de la pandémie varient d’un groupe à l’autre. Ceux qui éprouvaient déjà des problèmes de santé mentale ont pu voir leurs symptômes s’intensifier durant la crise sanitaire. Par ailleurs, la pandémie a fait monter en flèche la capacité en matière de rendez-vous virtuels. Le Royal s’attache actuellement à prévoir la proportion des rendez-vous qui seront offerts en mode virtuel pour venir en aide au plus grand nombre de personnes possible.
La détermination de l’équipe du Royal à mettre en lumière les soins de santé mentale illustre parfaitement ce qui peut être accompli lorsque des spécialistes unissent leurs efforts pour s’attaquer à certains des plus grands problèmes de santé et à certaines des plus importantes crises de notre monde moderne. Les gens d’Ottawa sont très privilégiés de pouvoir compter dans leur collectivité sur cet établissement local renommé.
À Hydro Ottawa, nous sommes honorés de pouvoir contribuer à faire connaître les difficultés que rencontrent les personnes aux prises avec la maladie mentale en commanditant le gala des prix Inspiration du Royal et l’activité-bénéfice du Petit-déjeuner des chefs pour la santé mentale. Pour en savoir plus sur le soutien que nous apportons au Royal, consultez la page Web de notre Campagnes communautaires.