Le printemps se dessine à l’horizon, mais il reste encore quelques semaines de temps froid à affronter. Heureusement, pour la plupart d’entre nous, le confort est au bout du doigt sur le thermostat. C’est toutefois une autre histoire pour les 35 000 Canadiens qui vivent dans la rue.
Tristement, l’itinérance est en hausse au Canada, et l’âge moyen d’une personne sans-abri diminue chaque année. De nombreuses raisons peuvent pousser des jeunes à devenir itinérants : perte d’emploi, pauvreté, expulsion, violence à la maison, problème de santé mentale ou de toxicomanie. Pour ces jeunes, la quête de sécurité peut être tout un défi.
Sur une note plus positive, les jeunes à Ottawa peuvent se tourner vers Opération rentrer au foyer (ORF), un organisme qui agit pour éviter que les jeunes sans-abris (de 16 à 29 ans) deviennent des adultes sans-abris.
En 2021, ORF a aidé 521 jeunes à reprendre le dessus.
Aider des jeunes à relever des « défis extraordinaires »
« Notre approche pour aider les jeunes, c’est de les voir comme des personnes qui doivent relever des défis extraordinaires et de prioriser ce qui compte le plus pour eux », explique John Heckbert, directeur général d’Opération rentrer au foyer. « Nous reconnaissons leurs forces et les aidons à atteindre leurs buts en leur donnant confiance qu’ils peuvent devenir des membres utiles de la société. »
ORF accomplit sa mission grâce à des partenariats établis dans toute la ville et offre des services de soutien complémentaires, dont :
- Éducation (aide pour terminer le secondaire)
- Emploi (formation et certification pour des postes en vente au détail, en service à la clientèle et d’autres emplois de base)
- Aide pour trouver un logement
- Sensibilisation dans la rue
- Centre de jour (repas chauds, accès à une banque alimentaire, vêtements chauds et produits d’hygiène personnelle)
- Accompagnement en santé mentale et en toxicomanie
- Services d’urgence
- Aide pour favoriser le retour des jeunes fugueurs dans leur famille
« Opération rentrer au foyer a été une bouée de sauvetage pour moi au cours des trois dernières années. C’est là que je suis allé au secondaire et, avec leur aide, que j’ai obtenu mon diplôme. Ils ont célébré de grandes étapes avec moi et ils ont été là pour moi durant certains des moments les plus difficiles de ma vie », raconte un protégé d’ORF et fier diplômé de 2021.
Bien que la plupart des jeunes qu’ORF dessert soient de la région d’Ottawa, environ un tiers proviennent du Grand Nord, de milieux ruraux ou des provinces de l’Atlantique – ce qui complique davantage les choses puisqu’ils ne connaissent pas la ville, la région ni personne.
« Il n’y a pas de mots pour expliquer à quel point ils m’ont aidé », affirme Troy, un ancien jeune protégé d’Opération rentrer au foyer. « Après si longtemps, je suis finalement retourné vivre à la maison avec ma famille. Mais sans toute l’expérience que j’ai acquise avec l’aide d’ORF, je ne serais pas où je suis aujourd’hui : monteur de structures d’acier, marié et père de deux magnifiques enfants. »
« Marcher dans leurs chaussures »
Nous sommes nombreux à être témoins de situations d’itinérance dans la ville, mais c’est un phénomène que nous ne comprenons pas très bien. C’est pourquoi Joseph Muglia, directeur de l’exploitation et de l’automatisation du réseau à Hydro Ottawa, a décidé de s’impliquer.
Dans le cadre du programme Journée des employés bénévoles d’Hydro Ottawa, Joseph a participé au défi 24 heures dans la rue d’Opération rentrer au foyer – un événement commandité par Hydro Ottawa. Tenu en hiver (mais suspendu en raison de la COVID-19), le défi 24 heures dans la rue donne l’occasion à des groupes de personnes de dormir une nuit à la belle étoile pour vivre la réalité des personnes sans-abris.
« Ç’a été pour moi une façon de connecter avec les jeunes, de marcher dans leurs chaussures et de mieux comprendre ce qu’ils vivent au quotidien. J’ai aussi vu à quel point il est important pour eux d’obtenir de l’aide de la collectivité », raconte Joseph.
La pandémie a eu des répercussions considérables pour ORF. L’organisme a brièvement fermé ses portes à l’été 2020; a installé des panneaux de plastique et des distributeurs de désinfectant pour les mains au centre de jour; a interrompu ou annulé des activités de financement en personne (qui représentent 10 % de son budget); et a dû limiter le nombre de jeunes qu’il peut accueillir au centre de jour.
Cependant, ces changements ont également fait naître des activités de levée de fonds virtuelles comme le défi 24 $, dans le cadre duquel des personnes s’engagent à vivre avec l’équivalent de 3,48 $ de nourriture par jour – ou 24 $ d’épicerie par semaine.
Pour Stephanie Boxall, employée d’Hydro Ottawa, l’idée de dormir dehors par temps froid était un peu extrême, mais elle sentait qu’elle pourrait relever le défi 24 $ – avec une certaine planification.
« J’ai décidé d’amasser des fonds pour ORF parce que ma fille s’en allait étudier à l’université et qu’elle vivrait seule pour la première fois à 17 ans. Je n’arrêtais pas de me dire que, dans d’autres circonstances, elle pourrait elle-même être une jeune sans-abri; ça m’a ébranlée », se rappelle Stephanie.
Elle pense également que toute personne devrait participer au défi au moins une fois.
« Vivre avec 24 $ pendant une semaine est l’une des choses les plus difficiles que j’ai faites de ma vie », précise-t-elle.
Redonner à la collectivité
Si vous souhaitez redonner à la collectivité et aider les jeunes sans-abris, Opération rentrer au foyer aimerait beaucoup avoir de vos nouvelles. Écrivez simplement à [email protected].
L’organisme a des besoins particulièrement pressants, notamment :
- Dons d’articles (neufs) ou d’argent
- Bénévoles
- Propriétaires d’immeubles capables d’offrir à un jeune un studio ou un petit appartement
À Hydro Ottawa, nous croyons qu’il est important de soutenir les jeunes à risque de notre collectivité en appuyant des organismes locaux comme Opération rentrer au foyer. Votre aide peut faire une grande différence.