Durabilité : survol des systèmes énergétiques de quartier

Vous trouvez que l’été est particulièrement chaud cette année? Vous avez raison, et les statistiques le confirment. Selon Environnement Canada, la température à Ottawa en juillet 2020 a été la deuxième plus élevée pour un mois de juillet depuis 1883 (article en anglais seulement), la moyenne ayant atteint 24,4 degrés Celsius. Il va sans dire qu’il est difficile de rester à l’aise dans un climat aussi éprouvant et, surtout, aux variations aussi extrêmes : trop chaud l’été et trop froid l’hiver. Le chauffage et la climatisation des habitations et des lieux de travail sont un défi perpétuel et consomment des quantités considérables d’énergie.

Par souci de durabilité de l’environnement, il est essentiel de trouver d’autres façons de combler efficacement nos besoins en matière de confort tout en réduisant la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. C’est là que les systèmes énergétiques de quartier entrent en jeu.

Qu’est-ce qu’un système énergétique de quartier?

En termes simples, un système énergétique de quartier (SEQ) est un réseau collectif de conduites d’eau chaude et froide, enfouies dans le sol, qui servent à chauffer et climatiser des immeubles et des collectivités. Comme il s’agit d’un système centralisé, les immeubles qui y sont reliés n’ont pas besoin de recourir à leurs propres appareils de chauffage et de climatisation, ni à une tour de refroidissement, ce qui réduit considérablement leur empreinte carbone et leur consommation d’énergie. Le système optimise les besoins en chauffage et climatisation pour le réseau au complet, pompant souvent la chaleur d’un lieu où elle n’est pas désirée à un autre qui en a besoin, et ce, sans intrants de combustibles fossiles. Résultat : une efficacité énergétique remarquable – sans oublier l’aspect économique.

Étant donné que ce système est très peu utilisé, il est étonnant d’apprendre que le SEQ n’est pas un nouveau concept. Ses origines remontent à la fin du 2e siècle avant J.C., c’est-à-dire à l’invention du système de chauffage hypocauste qui alimentait les thermes de l’ancien Empire romain. En France, un système de distribution de l’eau chaude se trouvant à Chaudes-Aigues – une station thermale réputée – est considéré comme l’un des premiers véritables SEQ, utilisant l’énergie géothermique pour chauffer une trentaine de maisons. Ce système date du 14e siècle!

Pourquoi la civilisation moderne n’a-t-elle pas continué à utiliser cette technologie durable sur le plan environnemental?

La mise en place d’un SEQ exige des travaux d’envergure puisqu’il faut excaver pour installer un réseau de conduites souterraines reliées à plusieurs immeubles. L’adoption d’un tel système exige en outre l’aval d’une multitude d’intervenants : propriétaires immobiliers, organismes de réglementation, promoteurs, administrations municipales, fournisseurs de services publics, etc. Malgré les avantages sur le plan environnemental, le coût élevé et les défis de mise en œuvre d’un SEQ ont eu un effet dissuasif.

Cela étant dit, le SEQ connaît un regain de popularité et est en train de devenir un concept de choix. Il est avantageux à plusieurs égards : frais d’exploitation moins élevés, fonctionnement plus écoénergétique, réduction des ruptures d’approvisionnement et méthode écologique de chauffage et de climatisation des immeubles. Les municipalités et les propriétaires immobiliers sont intrigués par cette ancienne technologie qui se veut une belle solution de rechange aux méthodes contemporaines.

Y a-t-il des secteurs à Ottawa qui tirent parti du SEQ?

Ici même, des pionniers sont déterminés à tirer parti du SEQ : les planificateurs du développement de la communauté Zibi mettent tout en œuvre pour réaliser le premier système énergétique de quartier zéro carbone de la région.

Qu’est-ce qui différencie un système « zéro carbone », demandez-vous? Dans la mesure du possible, il optimise l’utilisation d’eau déjà chaude et froide, plutôt que de s’approvisionner à des sources d’énergie à haute teneur en carbone. Dans le cas de Zibi, l’eau froide peut être puisée dans la rivière des Outaouais, tandis que l’eau chaude peut être générée par la chaleur récupérée des bâtiments industriels à proximité (énergie industrielle résiduelle).

L’objectif de Zibi : développer la communauté la plus durable au Canada. Et compte tenu de l’été chaud que nous vivons, nous croyons que c’est pas mal « cool ».

Pour en savoir davantage sur Zibi, comment le SEQ sera mis à profit et la vision derrière le développement de cette communauté, branchez-vous sur notre balado ThinkEnergy (diffusion en anglais seulement), « District Energy : Looking Back & Moving Forward », avec Jeff Westeinde, président de Zibi Canada et associé fondateur de THEIA Partner.

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