Énergie et générations : des baby-boomers aux Z

La consommation d’énergie est un peu différente d’une personne à une autre. On a tous des habitudes, des routines et des besoins différents, qui ont un effet sur la quantité d’électricité qu’on consomme en général.

Mais lorsqu’on examine des groupes d’âges – ou cohortes générationnelles –, on découvre des similitudes quant aux tendances de consommation des personnes de chaque groupe. De même, d’une génération à une autre, on constate des différences marquées. Par exemple, comme chaque génération a grandi à une époque différente du développement technologique, il n’est pas étonnant que les baby-boomers, les X ou les Y consomment l’électricité de manières différentes. Dans cet article, on se penche sur les différences propres à chaque cohorte générationnelle du Canada, des baby-boomers à la génération Z, et sur la façon dont leurs caractéristiques communes influencent leur consommation d’énergie et leur perception à son égard.

Les baby-boomers

Nés entre 1946 et 1965, ils ont grandi durant la période d’après-guerre au cours de laquelle le « rêve américain » leur était promis. Reconnus pour leur solide dévouement au travail, ils ont trimé fort pour atteindre leur statut socio-économique actuel.

Malgré l’évolution rapide des plateformes médias et des appareils à leur portée, les baby-boomers tendent encore à préférer les moyens traditionnels. Cette tendance se traduit par une consommation d’électricité plus élevée. Les baby-boomers qui utilisent encore des téléviseurs conventionnels – par opposition aux tablettes et aux téléphones intelligents – consomment jusqu’à 200 fois plus d’énergie, et ce, uniquement pour leurs habitudes d’écoute des médias.

Une étude réalisée par BC Hydro (accessible en anglais seulement) révèle que le baby-boomer moyen qui vit dans une résidence unifamiliale consomme deux fois plus d’électricité qu’une personne de la génération millénaire (Y) vivant en appartement. Les baby-boomers occupent souvent une maison plus grande, c’est-à-dire de 2 000 pieds carrés en moyenne. Cet espace supplémentaire exige davantage de chauffage, de climatisation et d’éclairage. Il offre aussi plus de place pour accueillir davantage de biens énergivores, dont des réfrigérateurs et des congélateurs multiples, un cinéma maison, un spa et une piscine chauffée. De plus, les baby-boomers ont plus tendance à cuisiner des repas maison au quotidien en se servant du four et de la cuisinière.

La génération X

Ayant vu le jour entre 1965 et 1981, cette génération est « enclavée » entre deux cohortes générationnelles très importantes : les baby-boomers et la génération millénaire (Y). Les personnes de la génération X chevauchent les anciennes et nouvelles technologies : elles ont grandi avec les médias traditionnels (journaux, radio et télé traditionnelle) et adoptent rapidement les nouveaux médias numériques (réseaux sociaux, diffusion en continu), qui leur plaisent d’ailleurs beaucoup. À preuve, cette génération passe jusqu’à sept heures par semaine sur Facebook – plus que tout autre groupe d’âges. La conciliation travail-vie personnelle est extrêmement importante pour ces individus, de sorte qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour passer du temps en famille, notamment pour élever leurs enfants et prendre soin de leurs parents vieillissants.

Comme il s’agit d’une génération prudente, les personnes qui en sont issues s’efforcent en général d’économiser. À cet égard, elles sont plus réceptives à adopter un mode de vie qui favorise l’économie d’énergie. Pour cette raison, bien qu’elles puissent encore pratiquer un mode de vie semblable à celui de leurs prédécesseurs, elles le font en tenant soigneusement compte des répercussions sur le coût de la vie, dont la consommation d’énergie fait partie.

La génération millénaire (Y)

Nés entre 1982 et 1991, les individus de la génération millénaire – ou génération Y – ont grandi durant l’avènement de l’Internet et de l’ère du numérique. Ils sont connus pour leur savoir-faire sur le plan technologique et pour leur attachement au travail et à la vie sociale via des plateformes numériques. Ironiquement, on qualifie aussi les Y de « nouvelle génération silencieuse ». Par ailleurs, ils se préoccupent sincèrement de l’environnement, ce qui en fait des défenseurs de l’énergie verte et de la durabilité.

Comme ils sont des « natifs du numérique », ils tirent parti de la technologie pour rendre leur vie plus efficace, qu’il s’agisse d’applis mobiles ou de solutions de domotique (maison intelligente). Ils passent aussi beaucoup de temps à utiliser le Wi-Fi et leur téléphone intelligent. À l’instar des baby-boomers, 95 % des Y regardent encore la télé, mais ils délaissent le câble traditionnel au profit des services de diffusion en continu. Bien que ces habitudes numériques soient perçues comme énergivores, les appareils numériques modernes sont en réalité beaucoup efficaces que les plateformes traditionnelles. En revanche, la soif de commodité des Y peut accroître leur consommation d’énergie dans d’autres aspects de la vie courante (ex. : lave-vaisselle, machines à café, robots culinaires, etc.). De même, leur penchant pour les jeux vidéo peut être un facteur dans leur consommation d’électricité plus élevée.

Compte tenu de leur désir de réduire leur empreinte carbone, jumelé à leur place moins bien établie financièrement dans la société, les personnes de la génération millénaire ont davantage tendance à vivre dans une maison plus petite ou à louer un appartement. Cette tendance diminue leur consommation d’énergie nécessaire au chauffage, à la climatisation et à l’éclairage, tout en limitant leur capacité à investir dans des biens ou des améliorations qui accroissent leur consommation (ex. : plancher radiant ou spa). De plus, elles ont un intérêt marqué pour les sources d’énergie propre et sont deux fois plus enclines à adopter la technologie solaire que les baby-boomers.

Génération Z

Issu des années 1993 à 2011, ce groupe d’âges a grandi avec la technologie, bien souvent en jouant avec les téléphones mobiles et les tablettes des parents. Le jeune Z type a reçu son premier appareil personnel à l’âge d’un peu plus de 10 ans. Ces personnes sont hautement connectées à Internet et affirment qu’elles sont presque constamment en ligne pour rester en étroite relation avec les gens, les entreprises et les causes qui comptent à leurs yeux.

Étant donné que d’innombrables personnes de cette cohorte n’ont pas atteint leur pleine maturité, il reste encore beaucoup à apprendre sur leurs habitudes énergétiques. Cependant, comme de plus en plus de défenseurs de la lutte contre les changements climatiques appartiennent à cette génération, on s’attend à une hausse de la demande pour de l’énergie propre et à la multiplication des modes de vie contribuant à la réduction de la consommation d’électricité.

Chaque génération s’accompagne de forces et de faiblesses sur le plan de la consommation d’énergie, mais heureusement, toutes les faiblesses peuvent être des occasions d’amélioration. Plus quelqu’un consomme de l’électricité aujourd’hui, plus il a le potentiel de trouver des façons créatives de changer et d’économiser. Alors que nous traversons tous une période de crise avec la pandémie de COVID-19, le moment n’est-il pas venu de prendre le temps de remettre en question nos habitudes et nos modes de vie?

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