L’engouement pour les technologies plus rapides, plus intelligentes et plus innovantes s’est traduit par le lancement d’une nouvelle génération de iPhone chaque année; par des montres et bracelets technos qui suivent notre état de santé en temps réel; et par le partage de fichiers via l’infonuagique et des plateformes vidéo qui assurent la connexion et la productivité des gens en télétravail durant une pandémie mondiale.
L’avancement de la technologie est également stimulé par le besoin sociétal de résoudre des problèmes d’ordre mondial, comme s’attaquer aux changements climatiques, développer des solutions durables sur le plan énergétique, soutenir l’adoption des véhicules électriques et trouver des carburants plus propres pour alimenter les transports en commun, les immeubles et nos multiples appareils.
Malheureuse, la technologie est aussi utilisée comme arme pour cibler des infrastructures essentielles au moyen de cyberattaques très perfectionnées; pour créer des algorithmes sur les plateformes sociales dans l’intention de nous diviser; et pour menacer notre démocratie par la diffusion de désinformation, d’images trafiquées et de vidéos hypertruquées. Et ne parlons même pas de Skynet et du Soulèvement des machines, qui seront un jour les nouveaux maîtres du monde.
Pour paraphraser oncle Ben et tante May (Spider-Man) : une grande technologie implique de grandes responsabilités.
Alors, à qui incombe la responsabilité en ce qui concerne la technologie et le bien commun de la société? Est-ce aux inventeurs, aux chercheurs, aux investisseurs? Ou bien à nous?
« En toute franchise, je pense que 2021 a été une année très moche dans le monde de la technologie », déplore Amber Mac (site en anglais seulement), leader reconnue internationalement dans le domaine de l’innovation et de la technologie. « Si on s’attarde à quelques-unes des grandes entreprises technologiques d’aujourd’hui, je pense que de nombreux chefs de file dans le secteur n’ont pas la vision ou la détermination qu’il faut pour prioriser des choses importantes, comme le climat. J’aimerais voir plus d’entreprises technologiques et de têtes dirigeantes contribuer à aider les gens et à aider une plus grande partie de la population. Il n’y a pas que les profits qui comptent; il faut se tourner vers des intentions plus louables. »
Amber Mac a débuté sa carrière à San Francisco et Boston durant la flambée des point-com. Elle a quitté la scène des entreprises en démarrage pour se joindre à Microsoft afin de créer l’un des premiers portails style de vie conçus pour les femmes. En plus d’être auteure à succès, baladodiffuseuse primée, conférencière en demande, elle est aussi une entrepreneure accomplie qui a démarré sa propre agence numérique en 2006.
Au cours des deux dernières décennies seulement, la technologie a évolué à un rythme sans cesse plus effréné. Notre aptitude à concrétiser nos rêves les plus fous (pensez juste aux imprimantes 3D) démontre que nous avons les ressources nécessaires pour réaliser des avancées technologiques comme jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité.
« Il y a tellement de problèmes qui doivent être réglés dans le monde aujourd’hui », affirme Amber. « C’est pourquoi il faut que la technologie se concentre sur l’avenir et tienne compte du climat dans l’équation. C’est ça la technologie du futur dont nous avons besoin. »
La technologie durable est un concept qu’Amber Mac s’engage à prioriser au cours des prochaines années, soulignant au passage les innovations incroyables qui émergent à ce chapitre, notamment les habitations carboneutres et la production d’énergie renouvelable à la maison.
« Nous vivons une crise d’accessibilité sur le marché de l’habitation dans ce pays. Comme je couvre ce secteur, je veux éviter de faire la promotion de solutions qui ne sont pas équitables », explique Amber. « Je veux que la durabilité énergétique soit abordable pour tous les Canadiens de sorte qu’ils puissent acheter des technologies durables pour leur maison. Cette accessibilité pourrait être rendue possible par des rabais gouvernementaux ou par le développement de technologies moins coûteuses que celles qui sont offertes actuellement. »
D’un point de vue technologique et énergétique, cette équité est fondamentale pour Amber alors que le Canada vise la carboneutralité d’ici 2050. Comment des Canadiens ordinaires peuvent-ils contribuer à atteindre cet objectif? Selon elle, cette importante partie de l’équation est manquante.
« En tant que Canadiens, on se pose tous des questions au sujet de l’objectif de 2050, comme devrais-je manger moins de viande? Devrais-je cesser de conduire un véhicule à essence? Devrais-je songer à installer une thermopompe dans ma maison? Sur le plan individuel, bien des gens ne savent pas trop comment ils peuvent contribuer à atteindre l’objectif de carboneutralité. Je pense que les entreprises commencent à se mettre à jour quant à leur responsabilité à cet égard, mais les citoyens doivent savoir quoi faire pour aider. Il se peut même que l’échéancier de l’objectif soit devancé. »
Chaque année dans le secteur technologique, des rapports et des listes sont publiés pour faire état des technologies les plus convaincantes et perfectionnées des 12 mois précédents. Interrogée au sujet des innovations dans le secteur de l’énergie ou dans la société en général qui ont l’effet le plus efficace en matière de consommation d’énergie, Amber donne une réponse étonnante : les thermopompes.
Les thermopompes à air utilisent une technologie depuis longtemps éprouvée qui consiste à absorber la chaleur présente dans l’air extérieur – même par temps froid – et à la transférer à l’intérieur de la maison pour la chauffer. Comme le processus peut aussi être inversé pour rafraîchir l’intérieur de l’habitation en été, le recours à un appareil de climatisation indépendant n’est pas nécessaire.
« Nous avons une maison à l’Île-du-Prince-Édouard et, croyez-le ou non, tout le monde à l’île parle de thermopompes. Ça semble étrange comme sujet de conversation, mais les gens là-bas comprennent que les thermopompes sont écoénergétiques et qu’il existe d’excellents rabais du gouvernement pour les rendre abordables. Je n’entends pas les mêmes propos à d’autres endroits, notamment où je vis en Ontario. Mais dans le contexte de l’avenir climatique, je crois qu’il est urgent d’en parler davantage et d’avoir accès à plus d’incitatifs financiers pour nous aider à changer nos habitudes. »
Les propriétaires résidentiels peuvent recevoir 5 000 $ pour l’installation d’une thermopompe grâce à la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes; ils sont aussi admissibles à du financement dans le cadre du programme municipal Maisons durables Ottawa. Pour en savoir davantage sur les thermopompes, lisez notre blogue.
Vous aimeriez en apprendre plus sur l’avenir de la technologie, l’adoption des VE, l’intelligence artificielle et les entreprises techno canadiennes qui, selon Amber, sont en train de changer le monde? Écoutez notre entretien complet avec Amber Mac sur le balado ThinkEnergy (en anglais seulement).