Un propriétaire résidentiel exploite l’énergie du soleil

Les entreprises d’électricité préviennent désormais leurs clients de s’attendre à des pannes plus longues et plus fréquentes en raison des événements météo extrêmes et leur recommandent d’élaborer un plan de préparation aux urgences de 72 heures. Dans ce contexte, de nombreux Canadiens cherchent à réduire leur dépendance au réseau et à produire leur propre électricité.

Des technologies à petite échelle – comme les panneaux solaires et le stockage d’énergie dans des batteries (qu’on appelle aussi ressources énergétiques décentralisées) – permettent aujourd’hui aux propriétaires résidentiels et aux entreprises de s’affranchir davantage du réseau d’électricité durant les pannes causées par les intempéries.

Les conditions météo imprévisibles de la région de la capitale nationale sont, en partie, ce qui a poussé Dick Bakker à installer un système de panneaux solaires sur sa maison en décembre 2023. Résident de la région d’Ottawa, M. Bakker est aussi directeur de la Coopérative d’énergie renouvelable d’Ottawa.

« Ça fait 30 ans qu’on vit dans cette maison et on a manqué d’électricité durant plus de cinq jours à plusieurs reprises : en 1998 pendant de la crise du verglas, en 2003 à cause de la panne générale de l’Ohio qui a eu des répercussions sur la côte est, en 2018 lors des tornades et en 2022 après le passage du dérécho », raconte Dick Bakker. « On est passés près de subir les contrecoups d’une autre grosse tempête de verglas en avril 2023, alors oui, les événements météo ont été un critère déterminant dans notre décision d’installer un système solaire. »

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Perspectives lumineuses

M. Bakker voulait installer des panneaux solaires depuis longtemps, mais il n’arrivait pas à justifier l’investissement – jusqu’en 2023. C’est alors que la Commission de l’énergie de l’Ontario a modifié les règles régissant le secteur de l’électricité. L’objectif : faciliter l’électrification et simplifier la faculté pour les Ontariens de raccorder des ressources énergétiques décentralisées au réseau provincial. Mieux encore, les clients du mesurage net produisant de l’électricité à la maison pouvaient désormais choisir entre les trois options tarifaires : les tarifs en fonction de l’heure de consommation, les tarifs par palier et les tarifs de nuit très bas. L’horizon solaire est soudainement devenu plus lumineux pour M. Bakker.

Pour les personnes qui ne connaissent pas le terme mesurage net, la Coopérative d’énergie renouvelable d’Ottawa le définit comme ceci : Le mesurage net permet la production et l’autoconsommation d’électricité sur votre propriété. C’est vous qui consommez l’énergie produite sur votre toit. Toute énergie excédentaire qui est acheminée dans le réseau vous permet d’obtenir des crédits, qui peuvent être utilisés jusqu’à un an plus tard.

« Si vous êtes un client du mesurage net qui produit de l’énergie solaire et que vous produisez de l’électricité au tarif plus élevé durant la journée, vous obtenez vos crédits en fonction de ce tarif plus élevé », explique M. Bakker. « Ce qui a fait une grande différence dans mon cas, c’est la possibilité d’opter pour les tarifs de nuit très bas. »

Ce tout nouveau plan tarifaire encourage les clients à consommer de l’électricité davantage durant la nuit, alors que les tarifs sont très bas. Il faut savoir que les tarifs sont plus élevés à l’heure du souper et en soirée alors que tout le monde allume les lumières, utilise des électroménagers pour faire à manger et se sert de divers autres appareils. Le plan tarifaire incite les gens à réduire leur consommation durant ces heures de pointe et à déplacer leur consommation pendant la nuit. « Je me suis rendu compte que si nous produisons de l’énergie solaire durant la période de 16 h à 21 h à 28 cents le kWh, nous obtenons des crédits à 28 cents », précise M. Bakker. « C’est beaucoup plus avantageux pour le propriétaire résidentiel, l’utilisateur final et le producteur solaire. Et en plus, ça aide le réseau du quartier! »

Comme la maison de M. Bakker est bloquée par des arbres du côté sud, il pensait initialement qu’un système solaire n’était pas idéal. Cependant, avec l’accès aux nouveaux tarifs de nuit très bas, il pourrait tirer parti des côtés est et nord de sa maison, qui peuvent produire davantage d’électricité entre 16 h et 21 h en période estivale, et ce, au tarif plus élevé. « Une seule heure durant cette période peut compenser pour 10 heures au tarif de 2,8 cents applicable pendant la période à faible tarif », indique M. Bakker. « L’autre avantage pour moi, c’est que j’ai un véhicule électrique et une thermopompe. Alors, le fait de déplacer ma consommation durant la période du tarif de nuit très bas est très sensé et va améliorer le rendement de mon investissement. »

Au total, M. Bakker a installé 24 panneaux sur le versant nord de sa maison et 13 panneaux sur le versant est, le tout totalisant une puissance de 14,4 kW. Sur une période de 12 mois, il prévoit que le système produira un peu plus de 10 000 kW, couvrant près de 80 % de l’électricité qu’il consomme en un an.

« Le système a coûté un peu plus de 30 000 $ plus la TVH. Ce montant exclut d’autres frais requis pour mettre à niveau le panneau électrique et pour le raccordement d’Hydro Ottawa », poursuit M. Bakker. « L’installation est très belle visuellement, et notre maison est prête à affronter l’avenir. Elle sera presque autonome sur le plan de l’alimentation électrique pendant plus de 30 ans et permettra de réaliser des économies durant tout ce temps. À mon avis, les maisons qui ont un système solaire vont conserver leur valeur mieux que celles qui ont une cuisine dernier cri, qu’un nouveau propriétaire est susceptible, un jour ou l’autre, d’arracher et de remplacer. Personne ne va arracher des panneaux solaires sur un toit lorsqu’ils lui permettent de réduire les factures d’électricité. »

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L’aube de l’indépendance énergétique pour les propriétaires résidentiels

Grâce à la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes du gouvernement fédéral, les projets solaires sont admissibles à recevoir 1,00 $ par watt, jusqu’à concurrence de 5 000 $. Le programme a été si populaire que le gouvernement a récemment annoncé qu’il ferme l’admission à de nouveaux demandeurs un an plus tôt en raison de l’épuisement de son budget de 2,6 G$. Le gouvernement fédéral assure toutefois que ce programme connaîtra une nouvelle phase.

Visitez le site Web d’Hydro Ottawa pour comprendre les options qui existent pour le raccordement de sources d’énergie, pour trouver une liste de normes en matière de ressources énergétiques décentralisées et une foire aux questions ainsi que des renseignements connexes, dont le processus de raccordement, les frais et les formulaires de demande.

Comme le démontre Dick Bakker, on assiste à un engouement croissant chez les Canadiens. Ceux-ci veulent maîtriser la façon dont ils interagissent avec l’énergie, non seulement pour mieux gérer leurs frais et leur consommation, mais aussi pour produire responsablement leur propre énergie renouvelable en cette ère de changements climatiques. Le paysage énergétique évolue, incitant les citoyens et les entreprises à prendre les moyens nécessaires pour devenir plus autonomes.

Si l’énergie solaire ou d’autres ressources énergétiques décentralisées ne conviennent pas à votre situation, il existe d’autres options et incitatifs (à l’échelle municipale, provinciale et fédérale) pour vous aider à réduire la consommation d’électricité de votre domicile. Vous pourrez ainsi participer plus activement à la transition vers un avenir sans émissions de carbone.

Écoutez notre entrevue complète avec Dick Bakker sur le balado ThinkEnergy (en anglais) pour en savoir davantage sur son installation solaire ainsi que sur la Coopérative d’énergie renouvelable d’Ottawa.

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