On dit que le réseau d’électricité est la machine la plus formidable du monde et la réalisation d’ingénierie la plus importante du 20e siècle. Où que l’on vive au Canada, le réseau électrique est la machine qui nous relie tous les uns aux autres.
Compte tenu de la hausse des événements météorologiques liés aux changements climatiques, on assiste à un virage sociétal visant à adapter le réseau d’électricité aux normes du 21e siècle et à l’alimenter avec de l’énergie propre et renouvelable. Nul besoin d’être un expert : il suffit de se remémorer les événements météo extrêmes qui ont touché la région de la capitale nationale ces dernières années pour constater à quel point les inondations, les tornades et les tempêtes peuvent bouleverser nos vies.
L’énergie plus propre est bel et bien arrivée
Selon l’Association canadienne de l’électricité (ACÉ), les Canadiens pourraient être étonnés d’apprendre que des progrès considérables ont déjà été faits dans le secteur de l’énergie au pays. Se qualifiant de voix officielle de l’industrie canadienne de l’électricité, l’ACÉ représente 40 des plus grandes compagnies d’électricité canadiennes qui produisent, transportent et distribuent de l’électricité et offrent des services à des clients d’un océan à l’autre. Hydro Ottawa est membre de l’ACÉ.
« Comparativement à la plupart des autres pays, notre électricité est relativement propre », affirme Francis Bradley, président-directeur général de l’Association canadienne de l’électricité. « Nous avons l’avantage de disposer d’un réseau électricité à très faible empreinte carbone – et il devient de plus en plus propre. Entre 2000 et 2017, nous avons réussi à réduire nos émissions de dioxyde de carbone de 42 %. À l’heure actuelle, plus de 80 % de l’électricité au Canada provient de sources non émettrices. »
Le Canada est déjà reconnu en matière de développement d’énergie propre, mais la scène de l’électricité continue de se transformer grâce aux demandes plus complexes des clients et aux technologies en évolution rapide. Comme jamais auparavant, les gens veulent interagir avec le réseau d’électricité et s’y connecter. Ils veulent moins de pollution, davantage de production d’énergie à la maison et plus d’infrastructures adaptées aux véhicules électriques – le tout avec un maximum de sécurité, de fiabilité et d’abordabilité.
L’avenir passe par l’électrification
Étant donné l’objectif du Canada d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 et les plans de la Ville d’Ottawa d’être une municipalité à zéro émission d’ici 2050, nous sommes à une époque où les gouvernements s’engagent à l’égard d’un avenir décarboné. Et selon Francis Bradley, cet avenir sera électrique.
« Il y a des études au Canada qui indiquent que la demande en électricité pourrait doubler ou même tripler au fur et à mesure que nous progressons et commençons à atteindre nos cibles de 2050 », souligne Francis Bradley. « Il nous faut tirer parti du secteur de l’énergie déjà propre pour décarboner d’autres secteurs de l’économie, comme les transports et l’habitation. Beaucoup de gens pensent que l’électrification ne concerne que les véhicules électriques, mais il va falloir bien plus que ça, y compris le transport collectif et le camionnage lourd. »
Bien que les transports soient importants, Francis Bradley estime que pour réduire considérablement les émissions à long terme, il faut électrifier les procédés industriels et examiner de près les sources d’énergie qui servent à chauffer, ventiler et climatiser les habitations et les immeubles. Selon un rapport spécial du Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, nos bâtiments émettent 111 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère chaque année. La Canadian Home Builders Association travaille déjà activement pour améliorer l’efficacité énergétique des résidences ainsi que le rendement énergétique de l’ensemble de son secteur d’activité.
« Pour parvenir à un avenir décarboné, on va avoir besoin de la plus grande quantité possible de kilowatts carboneutres ou à faible émission », insiste Francis Bradley. « L’industrie de l’électricité devrait connaître une croissance considérable pas seulement avec les véhicules électriques, mais aussi avec le stockage dans des batteries, la production décentralisée d’énergie et de nouveaux investissements dans des technologies émergentes, dont les petits réacteurs modulaires. Tout cela fera une différence relativement à notre capacité d’offrir de l’énergie propre et abordable au cours des décennies à venir. »
Tous ensemble vers un réseau plus intelligent
L’ACÉ travaille avec les responsables des gouvernements fédéral et provinciaux pour promouvoir une stratégie nationale destinée à orienter une approche uniforme à l’égard de l’électrification dans l’ensemble du secteur de l’énergie. Cette stratégie servirait aussi à quantifier la portée et l’échéancier des besoins sur le plan de la production d’énergie. Dans la plupart des provinces, le cadre de réglementation actuellement en place remonte aux années 1950 et 1960, et a été élaboré pour un réseau d’électricité à sens unique, c’est-à-dire des producteurs jusqu’aux clients.
Le réseau électrique n’a jamais été conçu pour composer avec les systèmes énergétiques transactionnels et les échanges bilatéraux d’énergie, encore moins pour s’adapter à l’intelligence artificielle et à d’autres technologies en constante évolution. Grâce à des organisations comme l’ACÉ, la machine la plus formidable du monde deviendra non seulement plus propre et plus verte, mais aussi beaucoup plus intelligente.
Pour notre part (rappelons qu’Hydro Ottawa est le plus grand producteur d’énergie verte appartenant à une municipalité de l’Ontario), nous produisons 128 mégawatts d’énergie propre au moyen de nos centrales hydroélectriques ainsi que de nos installations solaires et de conversion de biomasse. C’est une quantité d’énergie suffisante pour alimenter chaque année 107 000 habitations – soit un tiers de nos clients dans la capitale nationale.
Pour en apprendre davantage sur l’électrification du secteur de l’énergie au Canada et entendre d’autres propos pertinents de Francis Bradley, de l’Association canadienne de l’électricité, écoutez l’épisode « The Electric Future for Canada » de notre balado ThinkEnergy (accessible en anglais seulement).