Évolutivité du réseau d’électricité

Dans un récent article de recherche de Climate and Energy (en anglais), l’évolutivité du réseau d’électricité est comparée à Wayne Gretzky.  

Traduite en français, cette analogie dit ceci : « Ce qui a fait de Wayne Gretzky le plus grand joueur de hockey de tous les temps, ce n’était pas sa vitesse ni l’incroyable précision de ses tirs au but. C’était plutôt son aptitude à prédire l’endroit où la rondelle allait atterrir un instant avant qu’elle y arrive. » 

L’article poursuit son analyse : « Certes, les entreprises d’électricité ne pourront jamais prédire l’avenir parfaitement comme Gretzky. Nous avons toutefois l’aptitude de prévoir des événements et d’élaborer des modèles qui nous aident à nous préparer à protéger le réseau d’électricité contre les phénomènes météo extrêmes. »

« Par le passé, on se basait sur 50 à 100 années de tendances historiques pour dresser nos plans en prévision de l’avenir », dit Guillaume Paradis, dirigeant principal de la distribution d’électricité à Hydro Ottawa. « Lorsqu’on se penche sur les effets des changements climatiques et leurs répercussions sur le réseau, on constate qu’il s’agit d’événements de l’ordre de 1 en 1000 ans ou de 1 en 100 ans qui surviennent à une fréquence qui dépasse de loin les prédictions. On est donc conscients que ces événements météo sont la nouvelle tendance et on élabore des plans en tenant compte de ces phénomènes. »

D’un point de vue climatique, Hydro Ottawa base maintenant ses plans sur les dernières années et sur les événements relativement récents, qui mettent en lumière une nouvelle réalité nécessitant des solutions pour protéger le réseau électrique, ses composantes et les clients.

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Mise en échec aux problèmes

L’une de ces solutions consiste à créer un réseau capable d’autorétablissement. « On tire parti de l’automatisation, des communications rapides avec le réseau et de l’analyse informatique pour promptement restructurer et réaménager notre réseau de distribution afin de réduire les répercussions pour nos clients lorsqu’un problème survient », explique Guillaume Paradis. « C’est ça un réseau capable d’autorétablissement. On laisse initialement ces outils décider de la meilleure façon de rétablir le courant, c’est-à-dire avant de laisser place à l’intervention humaine. L’idée, c’est d’utiliser la meilleure et plus récente technologie pour nous aider à rétablir plus rapidement le courant pour nos clients. »

Si vous pensez que ça ressemble à de l’intelligence artificielle (IA), vous avez raison.

Comme entreprise d’électricité, nous planifions pour des décennies à venir et tenons compte des besoins en électricité particuliers d’Ottawa. Par exemple : opportunités de conservation d’énergie, nouvelle production d’électricité, transport depuis le réseau provincial et renforcement de notre propre réseau de distribution et de nos infrastructures. Nous prenons aussi en compte de nouvelles possibilités et des technologies innovantes, comme les ressources d’énergie décentralisées qui peuvent nous aider à bâtir de la redondance ici même à Ottawa plutôt que de nous obliger à dépendre de sources d’énergie se trouvant à des centaines de kilomètres. Par-dessus tout, nous réfléchissons aux répercussions des coûts pour nos clients. 

De plus, nous prenons des mesures pour atteindre les cibles de réduction de gaz à effet de serre établies par différents paliers de gouvernement (en plus de nos propres objectifs) ainsi que pour répondre aux besoins occasionnés par l’adoption massive des véhicules électriques. Nous affûtons nos stratégies de planification d’avenir afin de rendre le réseau d’électricité aussi propre – et résilient – que possible.

Ce qui nous fait revenir à Wayne Gretzky et à notre aptitude à prédire la position que nous devons prendre pour l’avenir. Il nous faut penser aux sources d’énergie qui alimenteront notre approvisionnement en électricité, aux types de défis (comme l’électrification) et aux menaces (comme les phénomènes météo extrêmes) que nous devrons affronter. 

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L’avantage de jouer à domicile

Au début du siècle dernier, c’était la révolution industrielle. Le 21e siècle laisse présager une révolution électrique. Alors que de plus en plus de gens électrifient leur véhicule et, éventuellement leur maison, quelles sont les conséquences pour Hydro Ottawa et son aptitude à assurer la capacité du réseau?

Au chapitre des véhicules électriques (VE), selon des analyses préliminaires, nous estimons que l’augmentation de la charge peut être déjouée de façon intelligente. Nous évaluons actuellement comment des investissements en immobilisations peuvent être priorisés, répartis et optimisés tout en réduisant les effets sur les tarifs pour nos clients et en arrimant notre travail avec la ville. Nos études de haut niveau initiales et notre expérience à ce jour indiquent qu’il est généralement faisable d’absorber jusqu’à 25 % plus de charge électrique attribuable aux VE et à leur infrastructure avant que davantage de puissance soit requise.   

« Je suis convaincu qu’on va relever le défi qui nous attend », soutient Guillaume Paradis. « En matière d’ingénierie et de planification, on va tirer parti de la technologie pour gérer quand et comment les véhicules électriques vont se recharger – ainsi que leurs répercussions dans les différents quartiers de la ville. J’ai vu les technologies qui peuvent faciliter la transition vers un avenir plus électrifié et je suis encouragé par ce que je vois dans l’ensemble de l’industrie de l’électricité et dans les études auxquelles on participe. »

En 2021, les clients d’Hydro Ottawa ont eu du courant 99,987 % du temps en moyenne (99,981 % en 2020). Les événements comme le dérécho de mai 2022 peuvent ébranler la confiance des clients en la fiabilité du réseau et susciter des craintes à l’égard de pannes de courant plus longues à l’avenir. Guillaume Paradis dit que ces préoccupations sont compréhensibles, surtout lorsqu’on sait que nos vies dépendent de plus en plus de l’électricité.

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Franchir la ligne de but

« La fiabilité sera toujours le centre de notre énergie et de notre attention », poursuit Guillaume Paradis. « On sait qu’aujourd’hui, nos clients dépendent plus que jamais de nos infrastructures. On construit plus solidement, et on investit dans le réseau et dans les nouvelles technologies qui vont atténuer les risques. L’automatisation, le stockage d’énergie et les ressources d’énergie décentralisées – toutes ces choses, ensemble, vont assurer la fiabilité accrue à laquelle nos clients s’attendent et dont notre collectivité a besoin. »

Bien que l’enfouissement des lignes électriques puisse sembler une solution évidente à la lumière du nombre élevé de poteaux endommagés par la tempête de mai dernier, la réponse est beaucoup plus complexe. La transition vers un réseau entièrement souterrain entraînerait une facture salée : l’enfouissement des lignes électriques coûte entre 2 M$ et 4 M$ par kilomètre.

« Si on compare les coûts, les solutions souterraines peuvent être jusqu’à 11 fois plus chères », précise Guillaume Paradis. « Lorsqu’on évalue où on doit investir de l’argent et comment alimenter les quartiers le mieux possible en électricité, ces coûts entrent en ligne de compte parce qu’ils sont considérables. Cela étant dit, on voit malgré tout l’enfouissement des lignes comme un outil stratégique pour améliorer notre résilience face aux événements météo. On examine certains corridors et on évalue d’autres investissements ciblés pour notre infrastructure souterraine afin que nos clients en aient le plus possible pour leur argent. » Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les lignes aériennes par rapport aux câbles souterrains, lisez notre récent article sur le sujet.

Bien entendu, nous ne pouvons pas nous comparer à Gretzky – Le Magnifique –, mais nous ferons toujours de notre mieux pour prévoir ce que l’avenir nous réserve, bâtir une défensive solide et lancer avec la ferme intention de franchir la ligne du but.

Pour en savoir plus sur notre entretien avec Guillaume Paradis et sur son point de vue en matière d’évolutivité de notre réseau, écoutez notre balado ThinkEnergy (en anglais).

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